Madagascar, pays brûlé  - Septembre 2000
Texte & Photos © Gregory Darmon


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  Ça fait quelques jours que je suis arrivé à Madagascar. Voyage organisé qui me mènera de la capitale, sur les hauts plateaux, à Toliar, sur la côte sud-ouest, à plus de 800 bornes.
  Départ de l'aéroport avec le groupe de 13 personnes qui seront mes compagnons pendant ce périple. Première destination, Antsirabé, 2eme ville du pays. Les paysages défilent et c'est déjà l'étonnement et la découverte ! La capitale,
Antannarivo, (ou Tana pour faire plus court) est constitué de douze collines sur lesquelles les habitations sont construites. Entres elles, de grandes plaines où la culture de riz est omniprésente. Entre deux récoltes de riz, la glaise des champs est aussi utilisé pour la fabrication de briques.
  Les rues bien que pousserieuses, ne sont pas sales. La traversé de la capitale et de ses faubourg est longues car les routes sont bondées tant de gens que de véhicules. Le style de conduite, quoique calme, ce fait au klaxon: les chauffeurs avertissent de leurs arrivées mais ne change pas leur trajectoires pour autant...
  Autre surprise, le climat. Je m'attendais à beaucoup d'humidité et une végétation luxuriante, mais c'est assez aride, bien  que les rizières baignent dans l'eau... allez comprendre... 
  Sur la route qui nous mène à notre première destination, Antsirabé à une centaine de km de la capitale, le paysage évolue peu. C'est un climat style provençal ou espagne du sud avec des pinèdes et des rizières partout ! La chambre d'hôte est une surprise: ne payant pas de mine  de l'extérieur est
bluffant à l'intérieur. Mobilier et poutres en bois sculpté et vitrail.
  La ville est aussi connu pour ses pousse-pousse et nous sommes constamment harcelé par les "chauffeurs" quand nous nous  rendons au centre ville à pieds.

Zafimaniry
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le pays Zafimaniry.
   Après quelques heures de route et de pistes cassantes, nous débarquons dans le bled de Anoetra qui est notre point de départ pour 2 jours de randonnée.
   Alice, notre guide malgache, organise les porteurs: nous ne porterons que de l'eau et quelques affaires perso, le reste nous rejoindra a notre point de destination, le village de Faliarivo. Les enfant s'agglutine autour de nous et nous quémande bonbons, stylos et plus rarement argent. D'autres tentent de nous vendre de l'artisanat local: couteaux, cannes de marche ou pots à miel.
   En partant du village certain enfant nous accompagne sur quelques centaines de mètres. La ballade de trois heures vers Faliarivo est agréable et après une montée initiale nous sommes sur des hauts plateaux se déroulant à  plus de 1500m d'altitude. Ici la pinède fait place à la savane, des hautes herbes et fougères avec de trop rares arbres, mais toujours avec des rizières partout ou l'eau et le terrain le permettent. 
   Une des caractéristique que l'on retrouve à travers l'île est la
technique de la culture sur brûlis: ils flambent la savane soit pour cultiver dessus soit pour permettre aux zébus de profiter de la nouvelle herbe verte qui repoussera après le feu.
  Les trois heures de marche représente le moyens de communication le plus rapide de ce village... Dire de ce village qu'il est isolé est peu dire. Pas de route, pas de piste, pas d'électricité, pas de téléphone, juste un chemin a chèvre et des rizières ! Construction en bois sur base en pierre et foyer sans cheminée sont les caractéristiques des habitations. On est, bien sur, l'attraction de la journée ! Parmi les gamins, habillés de guenilles, sales et la morve au nez, beaucoup de gloussement et les moins timide nous demande comment on s'appel. Sur un gros rocher des gamins s'adonnent a la chasse aux hirondelles: une plume au bout d'une longue perche sert d'appât et la perche sert à assommer (ou essayer) l'hirondelle quand elle  s'approche. 
   Le soir, on mange chez le doyen village, quoique le repas est fournit et préparé par notre cuisto Malgache, Naivo, sous l'oeil curieux de certain villageois. 
  Ça fait quand même bizarre d'être ici, dans ce village démunit de tout. Notre venus est tout de même un apport économique, mais je ne suis pas a l'aise avec la situation...
  Le retour vers les mini-bus ce fait par un chemin indirect  et
vallonné. Cinq heures de marche à la clef. Paysage de fougères et de brûlis. Nous passons par deux autres villages qui ressemblent à celui ou nous avons passer la nuit: Construction en bois sur fondation en pierre. A chaque fois, une ribambelle de gamins nous accueil et nous dévisagent (et réciproquement). Éric (un accompagnateur terre d'av) est un spécialiste pour faire le pitre et d'amuser la galerie. Une heure avant d'arriver aux véhicules, les gamins du premier jour nous ont rejoins et nous accompagne jusqu'au village. Mon guide improvisé, Clément, 10 ans, me fait la tchatche, mais souvent ses réponses sont souvent un "ah ouais" bien sonnant, quelques soit la question...
Zafimaniry Zafimaniry

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Isalo
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Piroguiers
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Le Massif de l'Isalo
   Reprise de la RN7 jusqu'à Fianarantsoa et puis le lendemain jusqu'au Massif de l'Isalo. La progression sur la national n'est pas très rapide car y'a plein de virolo et les mini-bus ne sont pas vraiment adapté en plus une section de 40km n'a jamais été goudronée... En route on s'arrête dans un petit parc, abritant les premier lémuriens que nous verront. Un peu comme les koala, ça passe sont existence velue à bouffer de l'eucalyptus... par
contre il n'est pas aussi endormis que sont cousin australien....
   Un fois passé la "porte du sud" nous quittons la région des hauts plateaux et sont massifs montagneux, pour rejoindre les steppes du sud. Ici, le regard ce perd sur l'horizon à contempler des hectares de steppes... brûlées. Toutes cette surface brûlée, ça impressionne. Les rizières se font rares mais les troupeaux de Zébu sont un peu plus nombreux... Arrivée en soirée à
l'Isalo Ranch, constitué de bungalow en terre rouge face au massif de l'Isalo, avec un p'tit couché de soleil en prime... on n'peut pas demandé mieux!
   Première journée d'une série de cinq jours de randonnée a travers l'Isalo. Visite de canyon des Makis (ou canyon des singes). Quelques lémuriens à la clef, mais surtout une magnifique remontée de canyon à crapahuter entre (et sur) les boulets, sables, arbres et autres rochers qui jonche ce magnifique dédale.
   Le soir, nous retrouvons les mini-bus à coté du bivouac, notre cuisto mais surtout une trentaine de porteur qui nous accompagnerons pendant les prochains jours. Naivo nous régale avec une goulasch de zébu. Certains porteurs sortent leurs guitares et nous entament quelques chansons de leurs cru... On essaye bien de se montrer à la hauteur en poussant la chansonnette, mais le résultat coté occidentale est franchement catastrophique.
   Le deuxième jour commence par gravir sur le massif avec un premier déniveler de 300m. Bien que partit avant les porteurs, ceci ont vite fait de nous dépasser et nous attendront régulièrement à l'ombre d'un tapia (qui ressemble à un olivier). Les prochains jours on restera (plus ou moins) aux mêmes altitudes, un peu au dessus de 1'000m). Un fois arrivé sur les hauteurs ( et aussi tout au long des prochains jours) un double spectacle s'offre à mes yeux. A certain moments les vastes plaines malgaches sont visibles, parsemé de savanes incendiées, et a d'autre moment c'est le coté intérieur du massif qui ce dévoile avec ses somets tout érodé, les plaines d'altitudes recouvertes de hautes herbes et les canyons vertigineux de par leurs hauteur.
   Bien que la chaleur est oppressante, on est bichonnés. Jugez un peux: chaque jour une pose (matin et après-midi) avec de l'ananas frais. A midi, Naivo, nous prépare une salade de légumes avec légumes cuit (cuit pour les pauv' p'tit estomacs européen) et patates (ou autres féculent). A midi, quand on arrive, une natte est posée dans un coin d'ombre entouré de matelas de sol. Le soir les tentes sont déjà montées, y'a plus qu'a s'installer pour
l'apéro...
    La randonnée du jour nous emmène dans des décors fantastique: collines érodées, plaine de fougère, coins ombragés couvert de Tapia, petite grimpette pour franchir un col ou longue descente pour traverser une plaine. On ne fait jamais plus de 200m de dénivelé ! Toute la nourriture est transportée, fraîche, par les porteurs. Tellement fraîche que les poules pour la repas du soir sont vivantes !  D'ailleurs une des poules se barre, discrètement vu qu'elles sont attachées aux pattes. Quand "l'évasion" est constatée, un porteur part à sa recherche et finit par la retrouver au dernier coin de pause.
   Le point fort de la journée: alors que le soleil baisse sur l'horizon et que les couleur sont plus chaudes, nous traversons une grande plaine d'herbes dorées se perdant de vue sur l'horizon. Les herbes, hautes, nous arrivent à la poitrine, renforçant cet aspect de mer de blé. Nous arrivons ensuite
rapidement à notre lieu de bivouac. Sur un replat, face à un magnifique canyon. Musique et ambiance malgache.
   La troisième journée de marche nous oblige a contourner une séries de canyons et a rallonger passablement la distance à parcourir. Le soleil tape déjà fort et bien qu'il n'y a que peu de déniveler, la progression n'est pas rapide. Pause à interval régulier  et petite sieste à midi. La dernière plaine de hautes herbes est interminable, mais au bout il y à une rivière autour de laquelle pousse des manguiers aux feuilles sombres et quelques
rares palmier. Baignade dans la rivière et bivouac dans une petite
clairière.
   Naivo est toujours au top au niveau de la cuisine et la musique est toujours présente. Par contre les moustiques et autres insectes sont aussi de la partie !
   Le lendemain est une longue montée douce sous un cagnard d'enfer! La première heure est fraîche, mais c'est la seule  !  Nombreuses pauses pour compenser la chaleur: Les porteurs parcourrons en une heure est demie la distance que nous autres Vazaha (termes non péjoratifs pour designer les blancs) allons prendre près de quatre heures à parcourir ! Après une longue
sieste sous les tapias pour laisser passer le gros de la chaleur, nous repartons pour encore une heure et demi de marche cool pour arriver au bivouac. 
   Nous surplombant une vaste plaine... qui flambe ! C'est  vrai que
c'est à l'autre bout, à plusieurs kilomètres, et on garde un oeil
inquiet sur la progression, mais le front n'avance pas vers nous.
Olivier réussit l'exploit de foutre le feu à la savane a moins de 200m du bivouac en voulant détruire son PQ ! Petit moment de stress  jusqu'à la maîtrise de l'incendie  par Olivier et les porteurs arrivés en renfort.
   Dernier jour de notre périple dans l'Isalo, les porteurs partent
dard-dard et on ne les reverra qu'en fin d'après-midi lors de la paye. Pour notre part, ballade tranquille dans divers georges, larges puis étroites. Le paysage ici change. Les hautes herbes sont moins présentes et les arbres plus variés. Les parois des georges sont multicolore, mais toujours pas de faune. On arrive rapidement au point phare de la journée: une piscine naturelle,
creusée dans le roc et entourée de palmier. Naivo nous attend au camping voisin avec un bon taboulé. Petite sieste et dernière heure de marche vers l'hôtel "Isalo Ranch".  Dans les dernière gorges, l'eau est plus présente et la végétation luxuriante... dans le lit de la rivière.
   Une fois arrivé à l'hôtel, les porteurs sont payés et une tournée général est offerte. Plusieurs d'entre nous voulons remettre t-shirts, chaussures, pull, stylos ou autres articles de "nécessité". Une tombola est organisée où les noms des porteurs sont tirés au sort. Ils choisissent ensuites leur lot. Les chaussures sont les premières à partir !  Comme quoi c'n'est pas par choix qu'ils se promènent en tongs ou en baskets pourries.

Piroguiers
Piroguiers
Piroguiers
Tulear
Tulear
Tulear
Tulear
Tana
Tana
Tana
Tana
Tana
Tana
La mer ... enfin !
    Longue journée de mini-bus pour arriver à la mer. La route est moins bonne qu'au nord et la dernier heure se fait sur une piste jusqu'au village de Saint-Augustin. Repas de midi avec un festival de poisson et crevettes. Quel délice ! 
    Rencontre avec les piroguiers du village.  Avec leurs pirogues à balancier (un seul flotteur sur le coté droite), Ils nous emmènent de l'autre coté de l'estuaire. C'est beaucoup d'effort pour un courte distance: la marrée est basse et bien que le tirant d'eau des pirogues soit faible, vu le poids des bagages (sans mentionner celui des passagers) et que  les pirogues s'enlisent par endroit, les bagages sont chargés à un endroit et les passagers au bout d'une longue langue de sable... 'faut marcher ! Pour rejoindre le centre de l'estuaire les piroguiers pagayent ferme... pendant que les Vazaha se prélassent.  Je suis le seul passager de ma pirogue, les bagages prenant toute la place.
Mon piroguier, un papy expert, est assisté de 2 moussaillons d'à peine 10 ans... Juste avant la partie principale de l'estuaire, on s'arrête sur un banc de sable pour hisser la voile, opération qui semble peu pratique. Une fois repartit, la visibilité vers l'avant c'est réduite à zéro, la voile prenant tout le champs de vision ! Les moussaillons crient des instructions au barreur !  Ça ne dure pas longtemps: nous avons remonté la rivière un bout mais les fonds sont haut. Les passagers débarquent sur la rive opposée et finissent à pied. Les piroguiers continuent jusqu'au village où nous bivouaquons.
   Petit match de foot avec les gamins du village, avec un ballon fait de je ne sais quoi. Soirée au coin du feu. Les villageois nous improvisent une petite fête. Les gamins se donnent à coeur joie à danser autour du feu au rythme de la music. Les trois musiciens nous animent avec des rythmes rapides mais pas très mélodique, ce qui n'entrave en rien le déhanchement...
   Levé à l'aube pour partir avec les pirogues à Anakao, un  hameau de pêcheurs sur une plage de sable blanc et 2 hôtels - bungalow... Même gymnastique pour embarquer dans les pirogues: les bagages au village, les passagers un peu plus loin. La configuration voile / vent du jour permet une meilleur visibilité vers l'avant, et ça donne deux heures de navigation plaisante dans la baie de Tulear jusqu'au débarquement sur la plage
blanche d'Anakao... Dans les bungalow face à la mer les deux prochains jours vont être fatiguant :-) ! Au programme: baignade dans une eau turquoise tempérée à souhait, snorkling pour certains, quads pour d'autres et farniente pour le reste: Anakao est le prototype de la future station balnéaire pour Vazaha !
   Après ces 2 jours de "repos", retour à la ville par pirogue à ...
moteur, c'est plus efficace ! Nuit à Tulear pour prendre un vol sur Tana où nous passerons les 2 derniers jours sur cette île. 
   Ces derniers jours à Madagascar nous font découvrir le coté urbain du pays.  Villes poussiéreuses à la circulation infernal, bondés de piétons qui n'utilisent généralement pas les trottoirs. Tana, constitué de douze collines, n'a rien de très intéressant: le palais de la reine à brûlé il y a quelques années et le reste de la ville n'a rien de très attrayant...